L’angoisse qui m’étouffe !
L’angoisse est un mal issu des sociétés modernes, des sociétés contemporaines, des sociétés occidentales, des sociétés malades… L’instinct quitte l’homme sans vocation, sans conation, sans apostolat. Cet homme qui n’est plus en mode survie et qui se laisse gruger par le désir, par l’envie, par l’insatisfaction, par l’angoisse. Cet homme qui n’est plus connecté avec la nature, celui qui ne respecte plus l’environnement, la flore, la faune, la vie… Lorsqu’on en vient au point où les enfants ne savent même plus d’où provient le lait du frigo, comment peut-on imaginer une béatitude future ?!
L’angoisse est définie depuis très longtemps et particulièrement selon deux grands courants de pensée : la psychologie et la philosophie. Selon l’approche psychologique, l’angoisse est un sentiment de peur qui n’est pas momentané, mais continu. Une peur qui demeure dans l’inconscient, une peur qui absorbe la logique, une peur qui envahit tout, et ce, sans interruption. L’approche philosophique rejoint l’approche psychologique en ce qui a trait au sentiment d’inquiétude, à la seule différence que cet état d’angoisse se trouve principalement au point de vue de la métaphysique et de la morale. Le péché, la culpabilité, le vide existentiel…
Il est aussi triste de constater que notre angoisse grandit au même rythme que notre liberté. Il n’y a pas si longtemps, la destinée d’un homme était tracée d’avance : il passait de l’enfance à l’âge adulte rapidement et ses buts se résumaient à travailler, se marier, se reproduire, recommencer et finalement, à mourir. D’un point de vue moderne, on a tendance à juger cette vie comme étant insipide, à mourir d’ennui, inutile, futile, mais si on s’y attarde un peu, on constate qu’elle était au contraire très riche. La famille, l’union, l’entraide, les valeurs humaines, la rigueur, le respect de la nature et la vocation étaient au cœur de la vie de ces gens.
Le plus absurde dans ce jugement, c’est que les gens d’aujourd’hui sont persuadés que les individus du passé étaient arriérés, alors qu’ils sont plus aliénés que personne ne l’a jamais encore été. Aujourd’hui, on ne pense plus, on regarde la télévision, on ne discute plus, on texte sur nos smartphones, on ne cuisine plus, on ingurgite du cancer préemballé à petites doses, on ne s’aime plus, on enchaîne les relations vides les unes après les autres… et surtout, on ne tente plus de répondre aux vraies questions existentielles de l’humanité, on prend des antidépresseurs !
Comment ? Comment se libérer de cette aliénation et de l’angoisse qui l’accompagne ? Comment retrouver son instinct ? Par l’art, par la spiritualité ? Avoir conscience de cette aliénation, de cette société pourrie, de ce monde superficiel et automatisé est-il pire ou mieux que d’être cet individu sur le pilote automatique ? Comment ne pas être le produit de son époque, le produit de l’industrialisation, celui de l’esprit utilitariste qui envahit tous les aspects de notre être ? Je n’ai pas de réponses nettes, précises et tranchées à tous ces questionnements, mais je suis certaine d’une chose : mieux vaut être un blasé, cynique et pessimiste conscient qu’un imbécile faussement heureux.
Tous ces réseaux sociaux et ce culte des apparences nous laissent croire que la vie des autres est tellement mieux, tellement plus belle que la nôtre. Au point même où on en vient à se fixer des objectifs inatteignables pour que notre vie puisse un jour ressembler à celle des belles filles sur Instagram, à celle des vedettes qui voyagent à travers le monde sur Snapchat, à celle des gens fortunés qui exhibent leur richesse sur Facebook… Il y a un dicton qui dit : « quand on se compare, on se console ! », mais dans les faits, lorsqu’on se compare, on se déprécie, on se trouve moche et sans intérêt, on déprime et on angoisse… Cette fausse image du bonheur nous fait passer à côté de celui qui est réel, celui qui est d’une grande beauté et d’une grande vérité : le bonheur sincère des petites choses !
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